Une première à Bruxelles : l’eau de la Senne pour chauffer le bâtiment de l’ONSS
En installant 2 pompes à chaleur sur la Senne, Veolia transforme une rivière bruxelloise en source d’énergie locale et décarbonée, tout en préservant la biodiversité aquatique.
Avec le développement des énergies renouvelables, l’éolien, le solaire ou même la biomasse sont devenus des termes familiers. Mais avez-vous déjà entendu parler de l’aquathermie ? En 2025, Veolia BeLux utilisera la Senne comme source énergétique durable pour alimenter le bâtiment de l’Office National de Sécurité Sociale (ONSS). Pour la première fois à cette échelle, 2 pompes à chaleur exploiteront l’eau de la rivière pour chauffer un bâtiment public de 6 étages, avec, à la clé, une quasi suppression des consommations de gaz et une économie annuelle de 361 tonnes de CO2. Ce projet innovant offre une nouvelle approche pour produire de l’énergie locale et décarbonée, tout en préservant la faune et la flore aquatiques.
L’eau, source d’énergie
Le saviez-vous ? Cachée sous les rues de Bruxelles, la Senne traverse la capitale de part en part et constitue une réserve de chaleur stable et renouvelable. Grâce à l’aquathermie, une technique qui permet d’utiliser la chaleur stockée dans les eaux naturelles comme les rivières ou les lacs, il est désormais possible d’en tirer parti pour chauffer ou refroidir des bâtiments. C’est le cas des bureaux de l’ONSS, situés au-dessus de la Gare du Midi, qui profiteront bientôt de l’énergie captée dans l’eau de la Senne pour couvrir leurs besoins en chauffage.
Comment ça fonctionne ?
La SNCB a donné son accord à l’ONSS pour que Veolia installe 2 pompes à chaleur de 700 kW chacune, dans un local technique jouxtant la Senne. Grâce à ces pompes eau-eau, la chaleur de la rivière sera exploitée par l’installation de chauffage de l’ONSS. Une fois cette opération réalisée, l’eau sera restituée à la rivière, dans le respect de l’environnement.
Efficacité énergétique maximale
Grâce à cette installation, le bâtiment de l’ONSS sera chauffé de manière durable avec une performance énergétique 4 fois supérieure à celle des installations au gaz traditionnelles. En effet, l’utilisation de ce type de pompe est beaucoup plus efficace qu’un système de combustion classique puisque l’énergie thermique est transférée au bâtiment l’hiver, plutôt que d’être produite. En mi-saison, une partie du froid généré par le processus aidera à refroidir le bâtiment. Ce qui améliorera encore l’efficacité énergétique des bureaux.
Protection des milieux naturels
Le permis a été obtenu à la mi-octobre 2024. Après une analyse approfondie du dossier par Bruxelles Environnement, il a été confirmé que non seulement l’eau qui sera restituée à la Senne n’aura pas une température plus élevée, mais qu’au contraire, elle sera légèrement rafraîchie (de maximum 0,1 degré). Ce projet permettra donc de compenser partiellement le réchauffement de la Senne, ce qui contribuera à un meilleur équilibre en oxygène et à un écosystème aquatique plus sain.
361 tonnes de CO2 en moins
Avec cette innovation, l’ONSS réalisera des économies sur ses factures de gaz et d’électricité d'environ 150 000 euros par an. « Grâce aux pompes à chaleur, le gaz devient quasiment inutile pour chauffer notre bâtiment. », affirme Koen Snyders, Administrateur général de l’ONSS. « Seules des températures extrêmement basses nécessiteront un soutien des chaudières à gaz, mais les hivers ordinaires ne poseront aucun problème. » En abandonnant le gaz ou presque, l’ONSS réduira ainsi ses émissions directes de CO2 de 361 tonnes par an. À titre de comparaison, un ménage moyen émet entre 2 et 3 tonnes de CO2 pour chauffer son habitation chaque année.
Nouveau levier de décarbonation
En partenariat avec Vivaqua, qui gère les conduits de la Senne, Veolia prévoit une mise en route des installations au printemps 2025. En s’appuyant sur les ressources énergétiques locales, ce contrat montre qu’une collaboration étroite entre acteurs publics et entreprises peut mener à des solutions innovantes pour décarboner les bâtiments publics. Duplicable à d’autres édifices, ce système de pompes à chaleur sur la Senne pourrait favoriser la décarbonation de quartiers entiers de la capitale.
700 kW : puissance de chaque pompe à chaleur
361 tonnes : réduction annuelle de CO2
150 000 euros : économies annuelles estimées sur les factures d’énergie
4 x supérieure: efficacité des pompes à chaleur par rapport à une installation au gaz